Édito : Le cinéma exposé

Dans le cadre de la résidence Conversation *1, initiée par le GSARA et le CVB et caractérisée par le travail des cinéastes Olivier Dekegel et Emmanuel Van der Auwera, nous nous sommes penchés dans ce numéro sur la notion de cinéma exposé. Quelles sont les nouvelles formes de langage adoptées dans le cinéma et l’art contemporain lorsque nous explorons les images en mouvement ? D’un coté, nous sommes toujours émerveillés par le dispositif cinématographique. De l’autre, nous fouillons avec une grande curiosité l’utilisation des images projetées dans l’espace museal. Ces images proviennent de cinéastes ou de plasticiens et de nombreuses œuvres naviguent désormais entre les deux territoires.

Le premier article, « L’appel des cimaises – État des lieux du cinéma contemporain », met en perspective un contexte économique inquiétant de l’industrie du cinéma et le choix de certains cinéastes de se rapprocher du milieu des galeries et de l’image en mouvement exposée. L’entretien avec l’artiste Sarah Vanagt « Toucher le cinéma et l’histoire » évoque la manière dont elle réfléchit ses installations afin de faire dialoguer le passé et le présent. Elle nous parle de cinéma tactile, de paper cinema et de one to one cinema. Sarah Vanagt réalise des documentaires, des installations vidéos et des photographies dans lesquels s’entremêle son intérêt pour l’Histoire et les origines du cinéma.

Dans un entretien filmé, les cinéastes Olivier Dekegel et Emmanuel Van der Auwera s’interrogent entre autres sur la réappropriation des images dans le cadre du found footage, sur la mise en scène en documentaire et questionnent la course vers l’hyper-réalisme auquel nous poussent aujourd’hui les nouvelles technologies de l’image. Si leurs questions prennent source dans leur oeuvres respectives, elles quittent rapidement ce cadre précis pour interroger de manière beaucoup plus large le cinéma contemporain, son rôle, celui des cinéastes et son avenir.