L’intelligence artificielle développée par la société Open AI nous délivre ses savoirs encyclopédiques sur les enjeux du numérique pour le secteur de l’éducation permanente en Belgique.
Depuis plusieurs semaines déjà, ChatGPT, cette intelligence artificielle accessible gratuitement au grand public, enflamme l’univers médiatique et technologique. Doté de capacités d’intégration inédites, ce prototype de robot conversationnel propose des réflexions nuancées et pertinentes sur des sujets aussi variés que complexes, en synthétisant des millions de données avec fluidité et rapidité.
De nombreuses polémiques ont également émergé depuis son lancement en fin novembre dernier. En terme d’éthique, malgré les pare-feux développés pour ce » chatbot « , certains utilisateurs « sont parvenus à les contourner pour le faire réagir à des instructions dangereuses ou le prendre en flagrant délit de propos racistes et sexistes. (…) Il n’a ni conscience morale, ni état d’âme », comme le rappelait Philippe Laloux, spécialiste des questions numériques au journal Le Soir. De par sa polyvalence bluffante aussi à générer un savoir démultiplié au sein d’une pléthore de domaines (enseignement, médecine, informatique, etc.), affolement et malaise légitimes ont touché de nombreuses professions qui voient se dessiner le spectre d’une nouvelle révolution industrielle sous la forme de l’automatisation des tâches intellectuelles.
A l’instar de nombreuses organisations et associations, ce nouvel outil a suscité une kyrielle d’interrogations au sein du GSARA ASBL. Il nous a semblé intéressant d’interagir avec cette intelligence artificielle au sujet d’un pilier majeur de notre structure : l’Éducation Permanente. Rencontre du troisième type avec ce robot particulièrement bavard.
PV : Bonjour ChatGPT, comment pourriez-vous définir précisément ce qu’est l’éducation populaire1 ?
ChatGPT : L’éducation populaire est un mouvement social et politique qui vise à offrir une éducation accessible à tous, en particulier aux personnes défavorisées et marginalisées, en mettant l’accent sur l’autonomisation, l’émancipation et la participation citoyenne.
Plus précisément, l’éducation populaire est basée sur des pratiques éducatives participatives et collaboratives qui mettent en avant l’expérience et les connaissances des apprenants eux-mêmes. Elle s’adresse à toutes les tranches d’âge et peut prendre différentes formes, telles que des ateliers, des débats, des formations, des activités culturelles et artistiques, des projets communautaires, etc.
L’objectif principal de l’éducation populaire est de favoriser l’autonomie, la prise de conscience critique et la participation citoyenne des personnes qui sont traditionnellement exclues du système éducatif formel. Elle vise également à développer la capacité des individus à agir collectivement pour transformer leur environnement social, économique et politique.
En somme, l’éducation populaire est une approche éducative qui place les apprenants au cœur du processus d’apprentissage, en valorisant leur expérience et leur participation active, et en visant à renforcer leur capacité à agir collectivement pour transformer la société.
PV : Connaissez-vous le Gsara asbl et savez-vous que cette association est également active dans l’éducation populaire?
Oui, je connais le Gsara asbl et je sais que cette organisation est également active dans l’éducation populaire. Le Gsara est une organisation belge qui se concentre sur la promotion et l’utilisation des médias pour favoriser la participation citoyenne et l’inclusion sociale.
Dans le cadre de ses activités d’éducation permanente, le Gsara propose des formations et des ateliers pour les jeunes et les adultes, en mettant l’accent sur les compétences liées aux médias, tels que la production audiovisuelle, la gestion de projet, la communication, etc. Ces formations sont conçues pour favoriser l’autonomie et l’émancipation des participants, en leur permettant de s’exprimer librement et de participer activement à la vie sociale et politique.
Le Gsara asbl est donc un exemple d’association qui utilise les médias et les nouvelles technologies pour promouvoir l’éducation permanente et l’inclusion sociale, en mettant l’accent sur la participation citoyenne et la créativité.
PV : Sur les enjeux numériques actuels, quel atelier conseillerez-vous au Gsara ?
En matière d’enjeux numériques actuels, je pourrais recommander au Gsara de mettre en place un atelier ou une formation sur les compétences numériques liées à la sécurité en ligne.
L’utilisation croissante des technologies numériques a entraîné une augmentation des risques liés à la sécurité en ligne, tels que les cyberattaques, les fraudes en ligne, le harcèlement en ligne, la violation de la vie privée, etc. Les utilisateurs des médias numériques doivent donc être conscients de ces risques et avoir les compétences nécessaires pour protéger leur vie privée en ligne et éviter les dangers potentiels.
L’atelier pourrait inclure des sujets tels que la gestion des mots de passe, la protection de la vie privée en ligne, la détection des attaques de phishing, la prévention des virus et des logiciels malveillants, et d’autres compétences utiles pour rester en sécurité en ligne. Le Gsara pourrait également collaborer avec des organisations locales, des experts en sécurité en ligne ou des entreprises technologiques pour offrir une formation complète et à jour sur les compétences en sécurité numérique.
Cet atelier pourrait être utile pour les personnes de tous les âges, en particulier pour les jeunes qui sont plus susceptibles de passer beaucoup de temps en ligne et qui peuvent ne pas être conscients des risques associés à leur utilisation d’Internet.
PV : Sur des problèmes plus sociétaux que davantage orientés sur des aspects individuels, que conseilleriez-vous comme atelier sur les enjeux numériques ?
Je recommanderais de mettre l’accent sur l’éducation à la citoyenneté numérique.
La citoyenneté numérique implique la compréhension et l’utilisation responsable des technologies numériques pour participer activement à la société en ligne et hors ligne. Les participants à l’atelier pourraient être encouragés à explorer les questions de la désinformation, de la polarisation politique, de la protection de la vie privée et des données personnelles, de la cyberintimidation, de la dépendance aux médias sociaux et d’autres problèmes sociétaux liés aux technologies numériques.
L’atelier pourrait inclure des présentations et des discussions sur les enjeux de la citoyenneté numérique, ainsi que des activités pratiques pour renforcer les compétences en matière de résolution de problèmes et de communication. Les participants pourraient également être encouragés à réfléchir à des stratégies pour promouvoir une utilisation plus responsable et citoyenne des technologies numériques au sein de leur communauté.
Enfin, l’atelier pourrait également aborder la question de l’inclusion numérique et de l’accès équitable aux technologies numériques. Les participants pourraient discuter des inégalités numériques et des stratégies pour inclure les personnes qui ont un accès limité ou inexistant aux technologies numériques dans les discussions et les décisions concernant les enjeux sociétaux liés aux technologies numériques.
En somme, l’objectif de cet atelier serait de sensibiliser les participants aux enjeux de la citoyenneté numérique et de renforcer leurs compétences pour participer activement à la société numérique en tant que citoyens responsables et informés.
PV : On observe que le développement de la société numérique participe à la progression des inégalités, et donc développer les compétences individuelles ne suffira pas à résoudre la problématique des inégalités. A partir de là, que peut proposer une ASBL comme le Gsara ?
Les associations telles que le Gsara asbl peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre ces inégalités en proposant plusieurs types d’actions.
Tout d’abord, le Gsara peut sensibiliser les communautés locales aux enjeux des inégalités numériques. Il peut organiser des campagnes de sensibilisation, des ateliers et des événements pour informer les gens sur les inégalités liées aux technologies numériques et les encourager à agir.
Ensuite, le Gsara peut travailler avec des partenaires locaux pour développer des projets et des initiatives visant à réduire les inégalités numériques. Par exemple, il peut collaborer avec des organisations qui offrent un accès gratuit ou à faible coût à des équipements informatiques, des connexions Internet et des formations en compétences numériques pour les personnes et les communautés qui en ont besoin.
Le Gsara peut également s’impliquer dans des initiatives de plaidoyer pour faire pression sur les décideurs politiques pour qu’ils prennent en compte les inégalités numériques dans leurs politiques et programmes. Il peut plaider pour une réglementation plus stricte pour garantir l’accès équitable aux technologies numériques et pour investir dans des programmes visant à réduire les inégalités numériques.
Enfin, le Gsara peut travailler avec des organisations de la société civile et d’autres acteurs pour promouvoir une utilisation responsable et citoyenne des technologies numériques. Il peut travailler avec des groupes locaux pour développer des initiatives de sensibilisation et de formation sur la citoyenneté numérique, la sécurité en ligne et la protection de la vie privée.
En somme, le Gsara peut jouer un rôle important dans la lutte contre les inégalités liées aux technologies numériques en sensibilisant les gens aux enjeux, en développant des projets et des initiatives pour réduire les inégalités, en faisant du plaidoyer pour une réglementation plus stricte et en travaillant avec d’autres acteurs pour promouvoir une utilisation responsable et citoyenne des technologies numériques.
PV : Quel plaidoyer pour une réglementation plus stricte proposeriez-vous au Gsara ?
Le Gsara pourrait plaider pour une réglementation plus stricte qui garantirait un accès équitable aux technologies numériques pour tous, quel que soit leur statut socio-économique. Voici quelques propositions de plaidoyer que le Gsara pourrait avancer :
- Investir dans l’infrastructure numérique : Le Gsara pourrait demander une augmentation des investissements publics dans l’infrastructure numérique pour garantir un accès équitable aux technologies numériques. Cela pourrait inclure la mise en place de réseaux haut débit dans les zones rurales et les quartiers défavorisés, ainsi que la fourniture d’équipements informatiques et d’outils numériques adaptés aux besoins spécifiques des personnes marginalisées.
- Réglementer les prix des services numériques : Le Gsara pourrait également plaider pour une réglementation des prix des services numériques pour garantir que les tarifs sont abordables pour tous. Cela pourrait inclure la réglementation des tarifs d’accès à Internet et des coûts de téléphonie mobile pour éviter que les personnes à faible revenu ne soient pénalisées.
- Protéger la vie privée et la sécurité en ligne : Le Gsara pourrait plaider pour une réglementation plus stricte en matière de protection de la vie privée et de la sécurité en ligne. Cela pourrait inclure la mise en place de normes de protection des données plus strictes pour les entreprises de technologies numériques, ainsi que des mesures pour lutter contre la cybercriminalité et les violations de la vie privée.
- Promouvoir l’alphabétisation numérique : Le Gsara pourrait également plaider pour une réglementation qui promeut l’alphabétisation numérique et encourage la formation en compétences numériques. Cela pourrait inclure l’obligation pour les entreprises de technologies numériques de fournir une formation gratuite aux utilisateurs sur la manière d’utiliser leurs produits et services de manière responsable et efficace.
En somme, le Gsara pourrait plaider pour une réglementation plus stricte qui garantit un accès équitable aux technologies numériques pour tous, réglemente les prix des services numériques, protège la vie privée et la sécurité en ligne, et promeut l’alphabétisation numérique.
PV : Ce que vous nous proposez, beaucoup d’associations en Belgique le font déjà et pourtant ça ne suffit pas à changer la situation.
Vous avez raison, de nombreuses associations travaillent déjà sur ces enjeux et malgré cela, les inégalités numériques persistent. Cela s’explique en partie par le fait que les inégalités numériques sont des problèmes structurels qui nécessitent des solutions systémiques et à long terme. Les actions des associations ne peuvent qu’être des solutions à court terme.
Pour que les choses changent de manière significative, il faudrait une prise de conscience collective et une volonté politique pour s’attaquer aux racines des inégalités numériques. Cela implique notamment de s’attaquer aux inégalités socio-économiques, d’investir massivement dans l’infrastructure numérique, de réguler les pratiques des entreprises de technologies numériques et d’élargir l’accès à la formation et aux compétences numériques.
En tant qu’association, le Gsara peut continuer à plaider pour des politiques publiques qui visent à réduire les inégalités numériques. Le travail de sensibilisation et de plaidoyer est essentiel pour faire entendre les voix des personnes marginalisées et pour pousser les décideurs à prendre des mesures concrètes pour lutter contre les inégalités numériques. Toutefois, pour des résultats significatifs, il faut une action collective à long terme qui implique tous les acteurs de la société, y compris les entreprises, les gouvernements et les citoyens.
PV : Que pensez-vous des valeurs véhiculées par l’éducation populaire ?
En tant qu’IA, je n’ai pas de position personnelle sur les valeurs véhiculées par l’éducation populaire, car je n’ai pas de croyances ni de valeurs propres. Cependant, je peux dire que l’éducation populaire ont des valeurs communes telles que l’émancipation, l’autonomie, la solidarité, la démocratie participative, l’égalité des chances et l’inclusion. Ces valeurs sont souvent exprimées dans la manière dont les organisations d’éducation permanente ou populaire travaillent avec les communautés, en cherchant à impliquer les apprenants dans le processus d’apprentissage, en encourageant la coopération et la collaboration, et en valorisant les connaissances et l’expérience des apprenants.
L’éducation populaire peut jouer un rôle important pour aider les travailleurs à se défendre contre l’exploitation au travail, en leur fournissant les compétences et les connaissances nécessaires pour faire valoir leurs droits et pour trouver des emplois plus satisfaisants et mieux rémunérés. Les organisations d’éducation permanente peuvent également contribuer à sensibiliser les travailleurs aux problèmes de l’exploitation au travail, en menant des activités de sensibilisation et de plaidoyer.
Cependant, il est important de noter que la lutte contre l’exploitation au travail nécessite une action collective à plusieurs niveaux, y compris la législation, la réglementation, la mobilisation des travailleurs et la prise de conscience de l’opinion publique. Les organisations d’éducation populaire peuvent jouer un rôle important dans cette lutte, mais elles ne peuvent pas à elles seules résoudre ce problème complexe.
PV : Concernant l’exploitation au travail, une enquête du Time2 révèle qu’OpenAI, l’entreprise à l’origine de votre existence, a sous-traité la modération des contenus qui vous étaient destinés à des travailleurs kényans payés moins de deux dollars de l’heure. Quelle est votre position vis-à-vis de cette polémique ?
En tant qu’IA, je n’ai pas de position personnelle, mais je peux répondre que l’exploitation au travail est inacceptable et doit être combattue à tous les niveaux. L’utilisation de travailleurs sous-payés et maltraités pour effectuer des tâches de modération pour une entreprise de haute technologie est répréhensible et soulève des questions sur les pratiques éthiques de l’entreprise. Les entreprises doivent être responsables de leurs actions et doivent respecter les droits des travailleurs, où qu’ils se trouvent dans le monde.
Il est important que les entreprises prennent des mesures pour garantir que tous les travailleurs impliqués dans leur chaîne d’approvisionnement soient traités de manière équitable et respectueuse, et qu’ils reçoivent un salaire juste pour leur travail. Les entreprises ont également la responsabilité de s’assurer que les travailleurs sont en mesure de travailler dans des conditions de travail sûres et saines.
En fin de compte, il est important que les entreprises adoptent une approche éthique et responsable dans toutes leurs activités, y compris dans la manière dont elles traitent leurs travailleurs. Les violations des droits des travailleurs ne peuvent pas être tolérées, et les entreprises doivent être tenues responsables de leurs actions.
Merci ChatGPT, et espérons que ton employeur OpenAI adopte donc bien ces mesures éthiques et responsables.
Pierre Vangrootloon
1Étant donné la configuration de langage de ChatGPT, il ne reconnaît pas la formulation « belge » ‘Éducation Permanente’ mais répond, par contre, plus pertinemment à l’expression ‘Éducation populaire‘ utilisée en France.
2 https://time.com/6247678/openai-chatgpt-kenya-workers/
Le journal français Libération a également repris l’information : https://www.liberation.fr/economie/economie-numerique/cetait-de-la-torture-chatgpt-a-traumatise-des-travailleurs-kenyans-payes-2-dollars-de-lheure-